Articlé publié le 31 mai 2013

Course à la 4G : attention aux faux espoirs

Forfait Le complet

Après le raz de marée de janvier 2012 provoqué par l’arrivée du quatrième opérateur, 2013 semble se caractériser par une véritable course à la 4G.

Depuis près d’un an, le marché de la téléphonie mobile est tiré vers le bas et fait face à une floraison de forfaits low cost. Alors que le trafic de données est en pleine explosion, l’Arpu (revenu moyen par abonné) des opérateurs s’est vu réduit d’environ 8 % rien qu’en 2012. La 4G provoque alors une frénésie chez les opérateurs historiques, prêts à tout pour augmenter le prix de leurs forfaits.

Avant de rentrer dans le débat sur le déploiement de la 4G, revenons sur les différentes normes des réseaux. Depuis la première génération de portables jusqu’aux téléphones 4G qui sont fabriqués aujourd’hui, les performances de la téléphonie mobile ont considérablement progressé. La 2G était une première avancée importante, elle a apporté la technologie numérique aux téléphones portables. En Europe, elle utilisait principalement la norme GSM en se servant de deux bandes de fréquence, 900 et 1.800 mégahertz (MHz). La 2,5G utilisant la norme GRPS s’est vu remplacer par la 2,75G (norme Edge) permettant une évolution considérable de la vitesse de débit et un accès à Internet. La troisième génération de portables 3G (basée sur la norme UMTS) a apporté la connexion Web en haut débit à la téléphonie mobile en utilisant des fréquences 1.800 MHz et 2.100 MHz. Enfin, après le 3G+ et le H+, est arrivé le réseau 4G, basé en France sur la norme LTE, il utilise les bandes de fréquences des 800 MHz et des 2.600 MHz permettant un débit réel allant de 5 à 72 millions de bits par seconde (Mbps).

Encore aux prémices du déploiement de la 4G, les trois opérateurs historiques de téléphonie mobile français se disputent le marché. SFR, qui a été le premier à ouvrir son réseau, s’est vu doubler par Orange, qui couvre déjà près de 50 villes en France. Bouygues Telecom, qui couvrira une dizaine de villes d’ici à l’été, a demandé l’autorisation à l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) de réaménager une partie de ses fréquences 1.800 MHz en faveur de son réseau 4G, ce que l’organisme a accepté le 4 avril dernier. Disposant d’un avantage certain sur ces deux concurrents historiques, l’opérateur mobile Bouygues Telecom devrait, d’ici au mois d’octobre, équiper 40 % des Français. Free Mobile, de son côté, disposerait déjà de plus de 550 antennes (fréquence de 2.600 MHz) à travers la France pour une prochaine propagation de la 4G à bas prix. Aujourd’hui, deux types de facturations semblent émerger, la facturation de pack de data, comme aux Etats-Unis, et la facturation en fonction des débits, comme en Suisse.

Dans l’Hexagone, le développement de la technologie 4G est freiné par des contraintes techniques. En effet, le territoire n’est pas encore totalement couvert, loin de là. Par ailleurs, il est nécessaire de posséder un téléphone mobile adapté pour pouvoir utiliser la 4G. Même si la liste des mobiles compatibles reste encore subjective, les grandes marques misent sur cette technologie et les modèles sont de plus en plus nombreux : Samsung Galaxy S III, S IV et Galaxy Note 2, Nokia Lumia 820 et 920, Optimus G, Sony Xperia modèles V et Z…

Les opérateurs mobiles, qui ont investi des milliards d’euros dans le développement de leur réseau 4G, espèrent augmenter à terme le prix des forfaits mobiles et ainsi faire progresser l’Arpu. Bien que l’on constate une forte progression du temps consacré à la navigation avec, notamment, l’augmentation massive de téléchargement de vidéos par rapport à l’an dernier, sur des débits de plus en plus élevés (3G, H+), le consommateur sera-t-il prêt à débourser plus pour un débit théorique de la 4G à 100 Mbts, alors qu’il n’a jamais payé les évolutions précédentes de débit sur son forfait. L’innovation et les services à valeur ajoutée feront la différence.

David Charles, fondateur et président de Prixtel

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